Pas la peine de travailler dans une ONG pour donner du sens à votre métier

Chaque semaine, j’échange avec des personnes qui souhaitent changer de métier mais ne savent pas par où commencer. Parmi eux, 80% évoquent comme motivation principale de trouver plus de sens à leur job. Jusque là tout va bien… 😉 Or, pour la plupart, retrouver plus de sens passe forcément par le fait de travailler pour une ONG ou dans l’économie sociale et solidaire. Beaucoup me disent qu’ils ont d’ailleurs déjà postulé à beaucoup d’annonces dans ces secteurs là mais qu’il est difficile d’y entrer. Certains se renseignent même pour suivre des formations (longues et coûteuses) leur permettant d’y accéder. Comme si l’humanitaire était désormais le graal. Comme si donner du sens à ce que l’on faisait passait forcément par le fait de servir une cause humanitaire. Leur déception est grande quand cela n’aboutit pas car ils ne savent pas comment faire autrement pour vraiment redonner du sens à leur vie. Pourtant, il est évident qu’il ne suffit pas de travailler pour une bonne cause pour nécessairement trouver du sens à ce que l’on fait . Le sens que l’on donne à son travail est propre à chacun et, surtout, évolue au cours de notre vie.

Table des matières

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Travailler pour une bonne cause ne permet pas toujours de donner du sens à ce que l’on fait

Je constate de plus en plus à quel point il y a un décalage entre les idées que l’on se fait des ONG (ou autres secteurs associatifs) et la réalité. Pas plus tard qu’hier, j’échangeais avec une personne qui me parlait du burn-out par lequel elle était passée, de la pression qu’on continue à lui mettre au quotidien, de la manière dont on l’a pressurisée à son retour de congé maternité. Et devinez quoi ? Cette personne travaille pourtant dans une association assez reconnue et qui communique régulièrement sur ses valeurs humanistes. De la même manière, une des participantes que l’on accompagne avec notre bilan travaille depuis 10 ans dans la protection de la petite enfance …. mais n’a pas eu d’autre choix que de se mettre en arrêt maladie pour se protéger d’une manager toxique. Pascale Dominique Russo en parle très bien dans son livre Souffrance en milieu engagé. Dans ces milieux, « la souffrance au travail est un mal ordinaire. La précarité est la norme. Le burn-out est courant. Le management est souvent toxique. Et le gouffre entre le discours et la réalité du travail est lui-même cause de souffrance ». La déception est d’autant plus forte que le décalage est énorme entre le ressenti à l’intérieur et le message affiché par ces organisations. « Beaucoup de fantasmes sont projetés sur ces métiers, et la réalité est parfois en décalage avec les idées qu’on s’en fait. » En réalité, on ne visualise pas toujours que le secteur social est un secteur concurrentiel comme un autre. Il se doit d’être rentable pour rester social et solidaire et bascule donc dans une logique de rendement à tout prix. Dès lors, comme pour beaucoup de secteurs, ce sont les salariés qui en font les frais. La souffrance est par ailleurs encore plus forte car ce sont des collaborateurs qui, puisqu’ils ont l’impression de servir une cause supérieur, s’investissent énormément et sacrifient leur vie de famille. Et dans ces organisations, les managers sont eux aussi des collaborateurs en souffrance qui reportent la pression sur leurs équipes. Le décalage entre les discours sur le « solidaire » et la réalité du management est, ici aussi, immense. Or, pour être épanoui et trouver du sens dans son travail, un environnement respectueux et bienveillant est au moins aussi important que d’avoir une mission à impact. On observe par ailleurs de plus en plus d’entreprises du secteur privé qui prennent des engagements en faveur du climat ou de la solidarité, même si leur coeur de métier n’est pas en lien direct avec ces sujets là. Pas besoin de sauver le monde pour trouver du sens à son travail. On peut trouver du sens partout et faire un métier dont l’impact est vertueux peut se décliner de centaines de façons différentes.

Le sens que l’on cherche est propre à chacun

Un des participants à notre bilan « Trouve ton job de rêve » est chirurgien. Quand il m’a fait part de son souhait de retrouver du sens et de l’épanouissement dans sa vie professionnelle, je n’ai d’abord pas su quoi répondre. Dans mon idée, soigner les gens est une des choses qui reste les plus importantes. Or, lui ne se projette pas sur ce métier. Il a envie de mettre en oeuvre sa très forte créativité, ce que son métier ne lui permet pas de faire au quotidien. Il est donc prêt à réduire son niveau de vie pour retrouver du sens… Ce qui a du sens pour vous n’en aura peut être pas autant pour les autres car on attache tous de l’importance à des choses différentes. Dès lors, si on ne ressent pas d’utilité à notre travail, cela ne veut pas dire qu’il n’y en pas, mais que l’impact que l’on a ne trouve pas d’écho dans nos aspirations profondes. Pour trouver le sens qui guide nos actions, il faut s’appuyer sur nos valeurs profondes (et pas juste celles que l’on a envie de mettre en avant). Il faut aussi, et surtout, utiliser ses talents et ses compétences pour avoir la meilleure vie possible, c’est à dire une vie qui corresponde à nos aspirations et nos priorités, une vie alignée avec qui on est vraiment. Mais attention, il ne faut pas oublier que nos valeurs et nos besoins vont changer tout au long de notre vie ! Ce qui avait du sens pour nous il y a 5 ans n’en a peut être plus aujourd’hui.

Le sens que l’on donne à son travail évolue au cours de notre vie

Notre vision du travail évolue tout au long de notre vie professionnelle. Au début de ma carrière, j’accordais beaucoup à la reconnaissance sociale des postes que j’occupais et des entreprises dans lesquelles je travaillais. Depuis que j’ai des enfants, j’ai l’impression que cela a donné un autre sens à ma vie. J’ai besoin que mon travail soit aligné avec mon objectif de vie : être là pour mes enfants, participer à leur éducation et leur bien être. Peut être que, dans 5 ans, j’aurai besoin de donner un autre sens à mon travail. Il sera donc important de faire un point pour m’aligner de nouveau à mes aspirations ! Un des participants que l’on a accompagné a mis du temps à comprendre que ce qui donne du sens à sa vie, en ce moment, c’est de gagner de l’argent. Cela lui permet de mener la vie dont il a envie en parallèle de son travail. Cela lui permet d’assouvir ses passions. Il devra donc en prendre compte quand il cherchera à amorcer un virage dans sa carrière. Souvent, notre mal être provient davantage du fait d’être très éloigné de nos valeurs et de nos besoins que d’une lassitude pour le métier ou le secteur. C’est pour cela qu’il est vraiment important de se poser les bonnes questions quand on ressent le besoin de changer.

Comment trouver ce qui a du sens pour nous ?

Si, vous aussi, vous cherchez à (re)donner du sens à votre travail, un bon point de départ, avant de postuler à toutes les annonces des ONG, c’est de bien comprendre ce que cette notion signifie pour vous. Souvent, on a l’impression de ne pas être épanoui dans son job, non pas parce que l’on ne connaît pas assez de monde dans le secteur que l’on cible, mais parce que l’on ne se connaît pas assez soi même. L’étape la plus importante avant de choisir quelle direction prendre est de comprendre qui vous êtes, ce qui vous fait vibrer, quels sont vos talents et vos valeurs (et pas celles de vos proches). Une fois que l’on sait qui on est vraiment, ce que l’on sait faire et ce que l’on aime faire, il est beaucoup plus facile de trouver ce qui nous correspond vraiment. « Il y a deux moments dans la vie : le jour où nous venons au monde et le jour où nous découvrons pourquoi », William Barclay