Pourquoi les recruteurs se posent de plus en plus de questions sur leur métier
Ça fait quelques mois que ça dure. Et à chaque événement qui regroupe des recruteurs, ça se sent encore plus : l’ambiance n’est plus la même.
Depuis 2023, la conjoncture s’est tendue.
Le nombre de recrutements ralentit, les candidats bougent moins ou, s’ils bougent, partent avant la fin de la période d’essai…
Et avec ça, toujours la même exigence en matière de résultats.
Dans ce contexte, le métier devient plus frustrant. Les recruteurs ressentent beaucoup plus de pression et sont de plus en plus épuisés.
Avec L’Escale, on a accompagné plus de 60 recruteurs depuis 2019 avec notre bilan de compétences
Et beaucoup arrivent avec les mêmes questions en tête :
- Est-ce que j’ai encore envie de faire ça dans 5 ans ?
- Est-ce que je suis utile ?
- Est-ce que je peux faire autre chose… et comment savoir quoi ?
Souvent, il ne s’agit pas juste d’un ras-le-bol passager lié à la conjoncture. Il est accompagné d’une véritable perte de sens.
Parce que les recruteurs ont souvent choisi ce métier pour sa dimension humaine, pour l’accompagnement, pour l’impact… et se retrouvent dans un rôle très éloigné de tout cela et en contradiction totale avec leurs valeurs.
Ils finissent par se dire : « Je ne me reconnais plus dans ce que je fais. »
Je suis passée par là, moi aussi : Avant de fonder L’Escale, j’ai été recruteuse pendant plus de huit ans.
Et à un moment — peut-être aussi à cause (ou grâce !) à l’arrivée de mes enfants — je n’arrivais plus à me projeter dans ce métier.
Pas parce que je ne l’aimais plus, mais parce que je ne m’y retrouvais plus.
Pourquoi c’est si difficile de se reconvertir quand on est recruteur
Le paradoxe, c’est que les recruteurs passent leur temps à accompagner des parcours… mais ont du mal à penser au leur.
Ils essaient de se projeter quand ils écoutent les candidats ou quand ils vont en rendez-vous client (pour les consultants en recrutement), mais pour se lancer eux-mêmes, ils manquent souvent de confiance.
Pourquoi ?
Parce que le recrutement est souvent un métier dans lequel on tombe un peu par hasard.
Un stage, une opportunité, un détour professionnel, une rencontre. Mais rarement un projet clair pendant ses études.
C’était mon cas aussi. C’est après une expérience en audit financier et dans le conseil en stratégie que je suis « tombée » dans le recrutement.
Comme beaucoup, j’ai appris sur le tas. Et quand j’ai commencé à envisager une reconversion, je me suis retrouvée face à ce sentiment de l’imposteur de celle qui se dit qu’elle ne saura rien faire d’autre.
Et c’est la même chose pour pas mal de recruteurs. Beaucoup ont le sentiment de ne pas avoir de “vraies” compétences à valoriser.
Ils ont appris sur le terrain, souvent en autonomie, parfois dans l’urgence.
Et quand ils se demandent ce qu’ils pourraient faire d’autre, le doute prend toute la place.
Autre difficulté : les recruteurs ont tendance à aborder leur reconversion comme un plan de carrière.
Ils cherchent “ce qui recrute”, “ce qui est réaliste”, “ce qui a de l’avenir ».
Mais rarement ce qui leur ferait du bien, ou ce qu’ils aimeraient profondément explorer.
C’est l’un des travers les plus fréquents qu’on observe chez beaucoup dans cette profession : partir de ce qui est faisable au lieu de partir de soi.
Je l’ai vécu aussi. À force d’interviewer des candidats, je me disais que tous les métiers avaient l’air plus sympas que le mien.
J’avais envie de tout et de rien à la fois.
C’est à ce moment-là qu’un vrai travail d’introspection est devenu nécessaire et que je me suis lancée dans un bilan de compétences.
En quoi un bilan de compétences peut aider un recruteur à y voir plus clair
Un bilan de compétences, ce n’est pas un saut dans le vide. C’est une pause pour mieux repartir.
Avec L’Escale, on accompagne chaque année des recruteurs qui doutent, qui s’interrogent, qui culpabilisent parfois de ne plus “aimer” leur métier.
Et ce qu’ils découvrent, c’est que la réponse ne passe pas forcément par une rupture.
Parfois, elle passe par un petit pas de côté, une prise de recul.
Concrètement, le bilan aide à :
- faire le point sur ses besoins, ses moteurs, ses talents (au-delà des seules compétences “opérationnelles”),
- explorer des idées de projets concrètes, sans pression, sans auto-censure,
- se reconnecter à soi avant de prendre une décision.
Dans certains cas, les recruteurs restent dans le métier — mais autrement. Ils ajoutent une corde à leur arc, ils suivent une formation. Ou alors ils changent de secteur, de cadre, de mode de fonctionnement.
Dans d’autres cas, ils bifurquent plus franchement. Mais toujours avec plus de confiance.
Et dans presque tous les cas, ils ressortent avec une meilleure compréhension d’eux-mêmes.
Faire le point sur sa carrière de recruteur : par où commencer ?
Ce qu’il faut retenir de tout ça ?
Que vous soyez perdu(e), sans aucune idée de ce que vous pourriez faire ensuite,
Que vous ayez mille idées à la minute,
Ou que vous ayez envie de rester dans le recrutement, mais autrement…
L’objectif n’est pas de tout plaquer ou de vous mettre en danger. L’objectif, c’est de vous autoriser à vous poser les bonnes questions. Sans pression.
Juste avec l’envie de vous reconnecter à ce que vous voulez vraiment, à ce que vous valez, et à ce que vous ne voulez plus.
Si vous avez envie de faire un premier point gratuit, sans engagement et confidentiel (oui, je connais bien les préoccupations des recruteurs !), vous pouvez bloquer un moment dans mon agenda pour qu’on en discute.