Quand se lancer dans l’entrepreneuriat n’est pas toujours la solution

De pricing manager dans un gros groupe, il a décidé de tout plaquer pour suivre une formation en art culinaire à l’école Ducasse. Depuis un an, il a repris une conserverie de foie gras dans le sud ouest.

Son projet avance très bien, il a 1000 idées en tête, mais il travaille encore plus d’heures qu’avant, n’a aucun jour de congé et est seul pour prendre toutes les décisions dans un secteur hyper contraignant et réglementé.

Il m’a clairement dit qu’il n’aurait sûrement pas tout fait de la même façon s’il avait eu plus d’infos au moment de se lancer.

Il aurait aimé que certains entrepreneurs qui rencontrent des difficultés ou même qui ont échoué, échangent sur les problèmes rencontrés, les pièges à éviter, les désillusions….

Quand on lit tous les articles en lien avec la création d’entreprise, on a l’impression que la majorité des reconversions réussit. Mais malheureusement toutes ne sont pas des success stories…

Financièrement déjà, la majorité des « reconvertis » gagnent moins qu’avant. En soi, rien d’inquiétant vu que le projet de ces personnes est souvent de vivre mieux, même s’ils doivent gagner moins. En revanche, certains ne gagnent clairement pas suffisamment pour payer leur charges ou assumer une famille…

C’est aussi une épreuve difficile à vivre personnellement. La plupart des nouveaux entrepreneurs travaillent énormément et ne voient pas plus leur famille ou leurs amis qu’avant. Ils sont assez seuls dans leur quotidien et leur prise de décision.

Le niveau de stress ressenti peut être encore plus fort qu’avant car beaucoup placent d’énormes attentes dans ce projet. Certains n’ayant pas été soutenus dans leur décision, ils veulent prouver aux autres qu’ils en sont capables et n’envisagent même pas de vivre un échec.

Il est difficile de réaliser des statistiques sur le taux de réussite des entrepreneurs tant il y a de modèles différents, mais globalement, on semble rester sur les mêmes chiffres : 3 jeunes sociétés sur 10 ferment avant leur 3ème anniversaire.

Il serait intéressant d’interroger ces personnes sur leurs échecs, de leur demander comment ils en sont arrivés jusque là, ce qu’ils conseilleraient, dans quels pièges il ne faut pas tomber…

Quand je recevais en entretiens des ex-entrepreneurs qui revenaient dans le salariat, beaucoup n’étaient pas à l’aise avec le fait de présenter leurs expérience avortée. Or, il y aurait une manne d’infos à exploiter de tous ces projets.

Se reconvertir pour se lancer dans l’entrepreneuriat est difficile et est loin d’être aussi rose que dans les histoires… Pourtant, on continue de voir cette reconversion comme le seul moyen de vraiment changer de vie.

C’est ce que beaucoup de professionnels en accompagnement appellent le Syndrome de la Maison d’Hôte.

Qu’est ce que ça révèle ?

Que, quand on a envie de tout plaquer dans son job, que l’on est en recherche de sens, on recherche en général les éléments suivants : se mettre au vert, être à son compte, se consacrer aux autres, vivre de sa passion, partir …

Et finalement, ouvrir une maison d’hôte regroupe tous ces éléments !

Or, dans les faits, beaucoup on été très déçus de la réalité du métier, qui est contraignant et moins fun que prévu.

En effet, il faut faire du ménage une bonne partie de la journée, bricoler, gérer l’entretien de toutes les installations, gérer des clients pas toujours sympas, être à leur service … L’investissement financier est très important et le projet peu rentable si l’on n’a que deux ou trois chambres à proposer. Pour finir, on peut ne pas trouver le métier assez stimulant intellectuellement.

Certains renoncent dans les premières années du projet.

D’autres ont, bien sûr, trouvé un réel épanouissement.

Néanmoins, de manière générale, il est indispensable, avant toute reconversion, de savoir exactement ce que l’on veut, de se renseigner au maximum sur le métier et le secteur d’activité dans lequel on veut se lancer pour voir s’il y a plus de convergences que de divergences…

« Tous les métiers ont des contraintes, l’idée est donc de valider ainsi son choix par l’action ».

L’importance du Test and Learn

Le « test and Learn », c’est 95% de la réussite d’un projet. La priorité avant de changer , c’est non seulement d’échanger avec un maximum de gens pratiquant ce métier mais surtout, dans l’idéal, de s’immerger dans ce métier.

Certains sites tels que Teste un métier ou Test mon job, permettent justement de tester un métier. Il s’agit souvent de postes exercés dans des groupes mais je trouve l’idée géniale.

Pôle Emploi permet aussi de s’immerger pendant quelques heures dans un nouveau métier.

C’est en faisant un stage en restaurant que mon ami s’est rendu compte que le projet d’ouvrir un restaurant n’était pas fait pour lui. De la même manière, c’est en passant une semaine en micro-crèche qu’une autre connaissance a réalisé qu’il ne suffisait pas d’aimer les enfants pour aimer ce métier …

Tester un nouveau projet permet de vite “redresser le tir” si l’on voit que l’on part dans la mauvaise direction.

Par ailleurs, la reconversion n’est pas toujours la seule solution

Quand on souhaite quitter son job, on a souvent l’impression que la solution est de tout plaquer pour se lancer et être son propre patron.

Se poser les bonnes questions en amont permet aussi de voir que parfois, c’est simplement une composante de notre job qu’il faut changer.

Apprendre à se connaître, à comprendre comment on aime travailler, avec qui on aime travailler, dans quel but…. est fondamental pour rebondir sur un projet qui nous correspond.

J’ai par exemple compris, en suivant un accompagnement, que j’étais fait pour travailler au quotidien avec des gens… Et pourtant, je me lance dans un projet seule! Si je veux mettre toutes les chances de mon côté , c’est un point sur lequel je vais vite devoir réfléchir 🙂

En comprenant comment on fonctionne, on peut réaliser qu’il suffit de pratiquer le même job mais dans un secteur d’activité qui nous correspond davantage. Ou bien de changer de société pour travailler avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs que nous. Ou encore de revoir notre rapport au travail pour mieux gérer notre équilibre de vie pro/perso.

Plus qu’une question de métier, la reconversion est souvent liée à une quête de sens, une envie de travailler autrement, d’avoir du temps pour soi. Parfois, la reconversion ne peut faire que déplacer le problème si l’on n’a pas bien saisi ce que l’on souhaitait. La première étape avant de se reconvertir est donc de comprendre ce qui fait du sens pour nous et comment le mettre en pratique.

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