Au cours des dernières semaines, combien de fois vous êtes-vous dits que vous vouliez faire telle ou telle chose et que finalement, rien ne s’est passé ? Combien de fois vous êtes-vous dits que cette fois-ci, ce serait la bonne ?
S’en est probablement suivi, un sentiment de culpabilité de ne pas avoir fait ce que vous aviez dit que vous alliez faire. Vous vous êtes peut-être aussi dit que vous n’étiez pas assez volontaire, trop dilettante.
Une personne de votre entourage vous a peut-être achevé en vous assénant cette fameuse phrase qui, soyons honnête, est d’une absurdité sans nom : « Quand on veut, on peut ».
Vouloir, c’est pas pouvoir !
On peut vouloir changer de job et ne pas pouvoir le faire à l’instant T. On peut vouloir déménager pour avoir un logement plus grand, plus agréable et ne pas pouvoir le faire au moment souhaité. Depuis quelques mois, je rêve de refaire ma toute petite cuisine pour la rendre plus agréable et plus fonctionnelle, mais je n’ai pas un radis. Mon compte bancaire est plus proche du rouge carmin que du vert anis. Insinuer que vouloir, par définition, c’est pouvoir m’apparaît très anxiogène. Dans ce cas précis, je veux très fort, mais je ne peux pas en l’état actuel des choses.
Je peux, mais est-ce que je veux ?
Et parfois, on peut, mais est-ce qu’on veut vraiment le faire ? Cela fait maintenant plus d’1 an ½ que j’ai arrêté le sport. Je pourrai faire du sport. Je suis en bonne condition physique, je n’ai pas de problème de santé particulière. J’ai beau savoir que cela me ferait beaucoup de bien de reprendre une activité sportive, entre savoir et passer à l’action, il y a un monde ! Après mille tentatives de reprise, j’ai pris le temps de m’interroger sur les raisons pour lesquelles, j’avais tant de mal à passer à l’action. La vérité, c’est que faire du sport me donne de l’urticaire. Je n’ai pas envie d’en faire. C’est aussi simple que ça. J’aime marcher et faire de la randonnée, basta !
Alors, pourquoi, j’ai eu de tant de mal à m’avouer cette vérité ? A cause justement de cette fameuse injonction : « Quand on veut, on peut ». Moralité, demandez-vous ce que vous voulez vraiment.
Et quand on veut et qu’on peut, pourquoi rien ne se passe ?
Alors là, les amis, ça s’appelle la peur du changement. On aime l’idée de changer, mais pas le changement en lui-même. On aime la sécurité, très peu l’incertitude. Et pourtant, la vie est une aventure incertaine.
J’aime à dire que pour initier un changement, il faut y aller pas à pas. Reprenons ma métaphore sportive. Je me suis mise à la course à pied, il y a quelques années. Pas par goût, mais par challenge. Je n’avais jamais couru de ma vie. Courir après mon bus était la seule activité sportive que je m’autorisais. Je mettais 10 min à m’en remettre tellement, j’étais essoufflée. Qu’est-ce que j’ai fait ? D’abord, j’ai demandé à un ami coach sportif et coureur de trail de me montrer, non pas comment courir, mais comment bien courir. Vous saisissez la différence ? La course à pied est probablement le sport qui est le plus facile à pratiquer. Pourtant, très peu de gens savent bien courir. Or, les dommages à moyen terme sur le corps peuvent être immenses.
Ensuite, j’ai commencé à courir 1 km, j’alternais course et marche. De 1 km, je suis passée à 2 km, puis 3, jusqu’à arriver à 21 km au bout de 1 an ½. Je n’ai jamais dépassé cette distance.
Si j’ai pu progresser ainsi, c’est parce que j’y suis allée pas à pas. Si j’avais commencé sur les chapeaux de roue, je n’y serais pas arrivée et j’aurai abandonnée très rapidement, pensant que j’étais nulle, inapte à toute pratique sportive.
Changer ses habitudes de vie est difficile. Pourquoi mieux se nourrir quand sa santé n’est pas mauvaise ? Pourquoi changer de job quand les choses ne vont pas si mal ? Parce que quelque part au fond de vous, vous n’êtes pas pleinement satisfaits. Voilà, la raison ! Et pourtant, souvent, ça coince.
Et, à mes yeux, ça coince, non pas parce que vous n’êtes pas assez motivés, mais parce que vous n’avez pas assez réfléchi aux sacrifices que vous étiez prêt(e) à faire pour initier un changement. Votre souhait de changer doit être plus fort que celui de rester là où vous êtes.
On ne change pas de job en un claquement de doigts à moins d’être dans une situation très difficile. Le changement se construit, puis prend forme au fur et à mesure par des actions concrètes.
En résumé !
Pour résumé, n’écoutez pas toutes celles et tous ceux qui vous disent : « Quand on veut, on peut ». Si vous voulez initier un changement dans votre vie, quel qu’il soit, créez-vous un environnement propice au lâcher prise, interrogez-vous sur vos motivations profondes et sur ce que vous êtes prêts(e) à faire pour y arriver. Puis, optez pour la stratégie des petits pas. Et enfin, restez focus sur vos objectifs.
Crédits illustration : Alessandra Olanow